En embuscade derrière Marseille, Bordeaux (2e) peut reprendre provisoirement la tête de la L1 vendredi soir � condition de bien négocier son déplacement � Reims (19e), en proie au doute, en ouverture de la 9e journée.
Avec 17 points sur 24 au compteur, les Girondins de Willy Sagnol sont partis sur des bases de prétendants sérieux au podium. Mercredi, l'entraîneur s'en est félicité devant la presse et ce malgré "un moins bien dans le contenu depuis trois quatre matches", depuis ce voyage perdant � Guingamp (1-2) mi-septembre, équipe elle aussi en difficulté comptable.
A quinze jours d'intervalle, il y a des similitudes entre l'affront subi au Roudourou où Bordeaux avait fait preuve "de négligences", selon son entraîneur, et cette escapade en Champagne qui s'annonce complexe quand on connaît la bipolarité récurrente du dauphin bordelais.
Depuis quatre saisons en Gironde, le gaucher Nicolas Maurice-Belay fait remarquer que son équipe "a du mal � jouer contre les équipes en difficulté, qui sont revanchardes. On a l'impression qu'on est dans un confort. Ce sera un vrai test pour nous".
Pour cela, Bordeaux, seule formation � avoir marqué lors de chaque journée cette saison, avec huit buteurs différents -- "c'est difficile de nous lire pour les adversaires", estime en conséquence Sagnol -- devra pour cela améliorer une maîtrise technique chagrinante ces derniers temps, au point de déclencher une gueulante monstre de l'ancien du Bayern Munich dimanche � la mi-temps du match contre Rennes (2-1).
- Épée de Damoclès -
"Si je l'ai fait, c'est que j'ai jugé que c'était nécessaire. Après on a mieux joué en deuxième mi-temps, se justifie-t-il. On peut faire ça car on attend une réaction de son équipe, parce qu'on veut les piquer � certains endroits". "Ca réveille, sourit Maurice-Belay. Quand il ne rigole pas, il ne rigole pas. Mais il est juste, donc c'est logique".
La logique de résultat, voil� ce qui fait avancer les Aquitains, focalisés avant tout sur leur jeu plus que sur celui de l'adversaire. "Malgré tout le respect que l'on a pour Reims, ce qui nous intéresse d'abord, c'est ce que nous on ut faire, ce que l'on a envie de faire, explique Sagnol. On a fait une belle semaine avec sept points sur neuf, mais ce seront sept points qui ne seront valorisés que s'il y a de la performance dans le jeu vendredi".
Malgré leur classement, leur marge de progression est importante mais Sagnol a aussi prévenu que "la dynamique peut très bien s'inverser. En théorie, Reims n'a raté que deux matches" (Marseille 0-4, Metz 0-3), comme pour rappeler que l'écart n'est pas si important avec son prochain hôte.
Côté rémois, on a broyé du noir en début de semaine, "on ne peut pas être plus malchanceux qu'on ne l'est aujourd'hui", avoue son entraîneur, Jean-Luc Vasseur, l'épée de Damoclès pas bien loin de sa tête si on se réfère aux rumeurs locales.
"On est un peu blessé, il faut panser tout ça, ne pas aller trop vite, ne pas partir la fleur au fusil car on va jouer une équipe qui est en pleine réussite, en pleine bourre avec une efficacité implacable", a-t-il conclu.